PMPV

Par Mots et par Vents

Lundi 25 octobre 2010 à 0:46

J'étais sur mon balcon, dans mes pensées...
La nuit est sublime, les étoiles se font espiègles et la lune m'éclaire de sa lueur d'opale.

Mes pensées s'envolent vers mon amour... Vers cette personne qui, croisée au hasard des ruelles de mon quartier, me fit battre le cœur à sa simple vue...

Quelle belle âme je découvrais là ! Un mot, un sourire, un verre à la terrasse d'un café... Les idées, les souvenirs, les anecdotes et les rires s'enchainent en une danse délicieusement infernale, nous entrainant l'un et l'autre dans une sublime spirale...

Mais voilà, depuis quelques jours, plus de nouvelles. Un sms laissé sans réponse, un e-mail visiblement abandonné dans les affres de sa boite mail... Ses yeux, son sourire, sa voix, ses mains, son corps me manquent...

Un songe...

Nous avions passé une nuit. Une seule. Après une soirée un peu trop arrosée dans le troquet du coin, nous étions rentrés ensembles, puis, sans nous en apercevoir, main dans la main, nous arrivions au pied de mon immeuble.



Tu veux entrer ?


Demandai-je timidement. Pour toute réponse, un sourire et un baiser.
Au fur et à mesure des marches, nous montions vers mon appartement... La suite... Eh bien la suite n'appartient qu'au regard voyeur de la lune.

Et depuis, un silence, un affreux vide qui emplissait mon esprit depuis maintenant deux semaines...

Minuit. Alors que je me résignai à passer une nouvelle nuit loin de ses bras, le bruit de l'interphone me fit sursauter. Quel était donc l'abruti qui importunait mes égards rêveurs ? Encore un gamin du coin, ivre, qui s'amusait avec les sonnettes.

Je tentais de retourner à mes rêveries. Une seconde sonnerie m'en arracha tout aussi net. Les frissons de la fureur me tourmentaient tandis que j'arrachais le combiné du mur et m'entendais crier :



QU'EST CE QUE C'EST QUE CE BORDEL ???
CA VOUS AMUSE D'EMMERDER LES GENS A PAREILLE HEURE ???"


Un silence. Puis soudain, une voix. Sa voix !



excuse-moi... Je passais au pied de ton appartement, et j'ai vu une ombre à ton balcon...
Je me suis dit que j'allais passer te voir... Je n'avais plus de crédit pour te répondre...
Et je n'ai pas pu te faire signe par internet, ma connexion est hors service...


Mon cœur battait la chamade tandis que, d'une voix honteuse, je répondais :



excuse-moi... Je... monte, je t'en prie...


Les secondes qui lui furent nécessaire pour gravir les étages me parurent une éternité. Soudain, face à moi, ses yeux, ce sourire, cette âme... J'en aurai presque pleuré de joie.

De là, les mots devenaient dérisoires. Les visages souriaient, les yeux parlaient, les caresses émergèrent sur nos deux corps...

La princesse à son balcon, son preux chevalier arrivant contre toute attente, le baiser qui réveille la belle de sa torpeur... Quoi de plus... romantique ?

Seulement voilà, cette nuit là, alors que je rêvais de retrouvailles, de romance... Elle avait sonné à mon interphone. Elle était revenue. J'étais l'homme le plus heureux du monde.

J'étais sa princesse, elle était mon prince. J'étais fragilité, elle était force.



T'es trop fleur bleue pour moi


Me dit-elle le lendemain, en claquant la porte pour ne jamais revenir.



... Et elle vécut heureuse et eut beaucoup d'amants.
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Lundi 25 octobre 2010 à 0:47

Pauline avait toujours aimé les piercings.

« Toute pénétration est bonne a prendre, même celle d'un metal dans un orifice improvisé »

répétait-elle inlassablement... Son sourire ne semblait pouvoir naître que de l'indignation qu'elle provoquait autour d'elle. Elle aimait choquer. Depuis le nombre d'années que je la connaissais, je ne m'en formalisais plus...

Aussi lorsqu'elle me confia son projet de se vêtir de rubans rattachés par des anneaux de métal, je ne m'en étonnais qu'à moitié. Ce que bien sûr, elle fit le temps d'une après-midi. Chaque anneau transperçant sa peau arrachait à la belle un soupir retenu. Je ne sus jamais s'ils étaient de douleur ou de plaisir.

Je devais partir.

- Viens ce soir me dit-elle, tu m'aideras a enlever tout ces rubans, j'y arriverai jamais toute seule !

J'acceptai.

Le soir venu, sonnant à sa porte, je n'eus aucune réponse. Habituée des lieux, je décidai d'entrer sans frapper. Elle était probablement dans sa salle de bain, à s'assourdir de musique...

Je me dirigeai vers la salle d'eau, la porte était entrouverte. Et la je vis cette nymphe parée de douleur et de beauté, enrubannée comme une beauté de porcelaine... Étrange sensation que de se retrouver en pâmoison devant une autre femme, moi qui n'avais jamais apprécié outre mesure la beauté d'un corps pourvu d'une poitrine... Entre autres choses...



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- Ah tu es la ! Allez aide moi, enlève les rubans, je me charge du reste !

Me dit-elle avec un flagrant manque de pudeur qui faisait aussi tout son charme en cet instant. Doucement, fébrilement, je commençais a dénouer le ruban qui mimait la bretelle d'un soutien gorge. Doucement, je le faisais glisser hors des anneaux, révélant peu a peu la peau délicatement torturée. Le sifflement doucement incisif du ruban contre le métal et la peau donnait à cette scène des allures d'effeuillage métallique.

Brute qu'elle était, elle me laissait le soin d'enlever absolument tous les rubans, prenant visiblement un malin plaisir a me faire sa servante d'un soir, le temps d'une nudité dévoilée. Les seins furent offerts à ma vue, fièrement entourés de ces anneaux qui brillaient d'un éclat ostentatoire sous le regard pervers d'un néon de salle de bain.

Les jambes à présent.
Glissant vers le sol pour arriver à hauteur de ses cuisses, je délaçais, inlassablement, les rubans formant des bas de fortune. De nouveau ce bruit, cette sensation, sa peau qui frissonne, mes mains qui tremblent, cette atmosphère presque étouffante qui envahit la pièce.

Même son Mont de Venus était soumis aux affres des anneaux pénétrants, cachés par quelques rubans faussement vertueux.
Je défaisais le nœud, doucement, de peur de lui faire mal. Mes mains effleuraient son corps, j'étais émue par cette femme que je connaissais depuis maintenant des années et qui parvenait à se révéler à moi sous un jour nouveau...

Une fois l'enrubannage ôté, je décidai de repartir, encore troublée par cette vision... Je repense encore aujourd'hui à cette soirée chaque fois que je regarde mon sein ; le lendemain de ce déploiement de métal, de tissu et de chair, je décidai, avant de ranger ce souvenir dans un coin de ma tête, de forger un symbole en mémoire de cet égarement des yeux, des mains et de l'esprit ; ainsi, surplombant avec arrogance mon sein gauche...


un anneau...

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