Un silence après les cris, après la violence, après l'instinct.
Quand les larmes et la rancœur se mêle à l'envie.
L'étreinte fut brutale, elle fut inattendue, elle fut bestiale.
Pas un regard, sa tête enfouie dans ma nuque et sa virilité enfouie entre mes cuisses.
Il m'a baisée, ni plus ni moins.
Il était venu rompre à la faveur d'une autre femme, et face à mes larmes, n'a eu pour seule réaction que la lâcheté ; jetée sur le lit, les vêtements arrachés, un engouffrement sous les soupirs.
Et maintenant nous voilà à demi nus, les corps voilés par la sueur, les souffles arrêtés. Derrière moi, un corps qui ne me prend pas dans ses bras. Et ce silence, encore et toujours ce silence...
« - C'était quoi ça? »
Laissais-je échapper comme pour défier les secondes trop longues qui s'écoulaient
depuis le cri final. Derrière moi ce corps qui ne me caresse pas se lève précipitamment.
« - C'était une mauvaise idée, je n'aurai jamais du... »
IL se rhabille précipitamment. Je le regarde... Une sensation entre l'horreur de comprendre
ce qui se passe et la naïveté de se dire que l'on ne comprend pas. Une larme coule.
Était-elle là depuis l'étreinte ou vient elle de naitre ?
Une excuse maugrée avant de disparaître derrière la porte. Je me retrouve seule,
l'intimité et les seins encore à découvert, le corps encore chancelant sous les assauts...
Un charnier d'après guerre ; mon corps était un charnier d'après guerre.
Je me redresse, assise sur mon lit.
La lune venait à peine de s'offrir, et d'aimée, puis amante, j'étais devenue putain.